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MONSIEUR AUGUSTE

la main d’Octave ; c’est que vous ne savez pas quel excellent jeune homme vous avez là devant vous !

— Mais, dit Mme de Gérenty, en riant, d’où vous est venue tout à coup cette belle amitié ? Vous vous connaissiez à peine hier et aujourd’hui vous ressemblez au groupe d’Oreste et Pylade, exposé dans un jardin !

— Ah ! chère sœur, dit le colonel ; vous connaîtrez ce mystère un jour. Qu’il vous suffise de savoir, à présent, que M. Octave mérite mon estime et mon amitié.

— Ordinairement, reprit la belle-sœur, vous n’êtes pas prodigue de ces choses.

— Oui, Anna ; aussi, quand je les prodigue, elles sont méritées.

— Eh bien ! monsieur Octave, dit Mme de Gérenty, en se levant ; en attendant que mon frère me révèle l’origine mystérieuse de cette amitié, laissez-moi vous serrer la main. Mon frère ne m’a jamais fait l’éloge d’un homme. S’il tenait la lanterne de Diogène, il ne l’éteindrait pas.

— Octave, dit le colonel, vous me devez une visite à votre atelier… Ma belle-sœur peut nous accompagner, n’est-ce pas ?

Octave hésita pour répondre et regarda le colonel d’un air significatif.