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MONSIEUR AUGUSTE

Les deux jeunes femmes sortirent de l’oratoire, et le docteur, suivi de M. Lebreton, entra dans la chambre.

Agnès fit un signe au docteur, qui entr’ouvrit doucement les rideaux de l’alcôve, regarda Louise avec attention, et donna par un sourire radieux le bulletin de sa santé.

La belle jeune malade dormait toujours de ce doux sommeil qui rassure et fait croire à une prompte guérison.

Agnès montra à Rose son fauteuil de garde-malade et sortit, en suivant le docteur, comme elle faisait tous les matins, pour écouter le rapport sous les arbres de la terrasse.

— Nous allons assez bien, ce matin, dit le docteur ; la maladie n’empire pas, elle suit une marche rétrograde. L’équilibre tend à se rétablir. J’ai deux excellents auxiliaires : sa jeunesse et sa forte constitution. C’est la Vénus de Milo ; elle pourrait se passer d’Hippocrate ; elle porte sa panacée en elle-même. On pourrait lui dire ce mot du vieillard de Cos : Ægrotans, cura te ipsam… Pardon, mademoiselle Agnès, il faut toujours qu’un docteur fasse une citation en latin.

M. Lebreton était dans l’extase ; il serra la main du docteur, et lui dit :