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MONSIEUR AUGUSTE

— Ah ! j’aurai le bonheur de vous écrire… et ensuite ?

— Vous attendrez… Bientôt les nouvelles vous arriveront.

— Mais, Agnès…

— Point de mais ; vous avez juré de m’obéir.

— Cependant, je dois expliquer la brusquerie de ce départ aux yeux de M. Lebreton.

— Rien n’est plus aisé… Mais pas dans la chambre de… Mlle Louise… Vous direz à mon oncle qu’une dépêche vous arrive, impérieuse comme le télégraphe, et qu’un de vos illustres clients est en danger de mort. Dites que c’est un ministre, ou un général.

— Et vous m’autorisez à vous écrire demain ?

— Je l’exige. Votre obéissance m’indiquera le degré d’estime qu’il faut vous accorder… Hâtez-vous… on sonnera bientôt à la station.

— Et je vous quitte en ami ? demanda le docteur en se penchant une seconde fois sur le visage d’Agnès.

— En ami obéissant, répondit Agnès, en présentant sa joue, et en la retirant tout de suite, comme elle eût fait devant un tison.

Le docteur se résigna et sortit du quinconce, en se disant à lui-même :