succédé à l’illustre Monsieur Rollin, & gouvernoit ce Collège dans le même esprit que son prédécesseur, & avec le même zèle pour l’éducation chrétienne de la jeunesse. Celui qu’il chargea d’enseigner les vérités du Catéchisme aux Pensionnaires partagés pour cela en différents ordres, suivant la différence des âges, étant plein des excellentes instructions de Monsieur Rollin qu’il avoir, eu le bonheur d’entendre pendant cinq ans, s’efforçoit d’approcher, autant qu’il étoit possible, de la solidité & de l’onction de ce grand homme ; & prenant encore pour modèle la méthode observée avec beaucoup de fruit dans les Catéchismes de plusieurs Paroisses de Paris, entre autres de celles de saint Etienne du Mont, & de saint Jacques du Haut-pas, il s’appliquoit fur toutes choses à présenter aux plus jeunes, comme aux plus avancés, les vérités de notre sainte. Religion avec une certaine étendue, & de la manière qui lui paroissoit la plus propre à leur en faire sentir la beauté, & à leur en inspirer l’amour.
M. Coffin voyant le goût que plusieurs prenoient à ces instructions, qui n’avoient rien de la sécheresse assez ordinaire aux leçons de Catéchisme, s’avisa d’un moyen qui pouvoit en étendre & en perpétuer l’usage : c’étoit d’engager le Catéchiste à les mettre par écrit, fur-tout celles qu’il saisoit aux Ecoliers de Rhétorique & de Philosophie, afin que les Maîtres qui le remplaceroient dans cet emploi, pussent suivre le même plan dans l’Exposition des vérités chrétiennes. C’est ce qui a produit le corps de l’Ouvrage qui a paru pour la première fois en 1744, sous le titre l’Exposition de la Doctrine Chrétienne, &c.
Depuis ce temps-là, l’Auteur encouragé par la bénédiction qu’il a plû à Dieu de répandre fur les premières éditions de cet Ouvrage, a cru devoir le retoucher en profitant des observations & des avis de quelques personnes de mérite. Il y a fait divers changemens, & plusieurs additions assez considérables, dans le dessein de le rendre de plus en plus utile à tous ceux qui ont un désir sincère de s’avancer dans la connoissance des vérités de la Foi, & d’être solidement instruits des régles & de l’esprit de l’Eglise.
II. Il paroît nécessaire de répéter ici deux choses qui ont été dites dans l’Avertissement de la première édition, au sujet des trois Entretiens qui servent d’introduction à l’Exposition de la Doctrine Chrétienne.
1. „ Il est aisé de voir, a-t-on dit, que le dessein de l’Auteur dans ces Entre„ tiens n’est pas d’attaquer directement les incrédules, mais simplement d’éclairer & d’affermir la foi des ames chrétiennes. Tout ce qu’il y dit, s’adresse à des Lecteurs intimement persuadés de la spiritualité & de l’immortalité de l’ame, de l’existence de Dieu, & de la vérité de la Religion Chrétienne. Si donc, en parlant sur ces matières, il a apporté quelques unes des preuves qui établissent ce que nous croyons par Renseignement de l’Eglise, c’est qu’il n’est pas inutile de faire connoître aux fidèles que ce qui sert comme de base à la doctrine de la Religion, ce sont des vérités ausquelles on ne peut se refuser, pour peu qu’on veuille écouter la raison. Et comme une personne de qualité revoir toujours avec un nouveau plaisir les titres primordiaux de fa noblesse, & de l’ancienneté de sa maison, on ne doute pas que les fidèles ne soient bien-aisés qu’on leur présente dans ces Entretiens les premiers principes de leur Religion, & les preuves les plus simples & les plus lumineuses de fa divinité.
2. „ II est vrai que le premier Entretien paroîtra, dans quelques endroits, un peu hérissé d’épines aux Lecteurs qui ne font point exercés dans les matières de Philosophie. En ce cas-là, dès la première difficulté qui les arrêtera, ils peuvent passer tout-d’un-coup au second Entretien, qui ne leur présentera rien qu’ils n’entendent sans peine, & qu’ils ne lisent avec plaisir.
