Page:Méténier - Les Voyous au théâtre, 1891.djvu/82

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La femme vient y raconter en pleurant que son mari a découché, le mari qu’il soupçonne sa femme ; la maîtresse vient s’y plaindre d’avoir été abandonnée par son amant. A chacun le commissaire donne une consolation, un bon conseil, et que de drames sanglants, son intervention n’a-t-elle pas souvent évités !

Que de comédies amusantes aussi ne se sont-elles pas nouées et dénouées dans son bureau !

En outre, le commissaire possède des moyens d’information qui le renseignent à l’occasion sur la vie privée, la moralité de chacun de ses administrés, et au bout de quelques années de séjour dans un quartier, il sait exactement à quoi s’en tenir sur le compte de tous les habitants, j’entends de ceux qui n’appartiennent pas à la population flottante.

Aussi, que de secrets de famille dont il est le dépositaire ! Que de hontes ignorées dont il est le confident ! Mais comme le confesseur, le commissaire oublie tout sur le seuil de son cabinet.

Il m’arrive encore maintenant d’être salué