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HISTOIRE DE L’ARMÉNIE
D’APRÈS LES INSCRIPTIONS ARMÉNIAQUES


Avant même que les inscriptions cunéiformes vanniques eussent été déchiffrées, la simple existence de ces monuments grandioses sur le sol arménien, l’air de famille qui les unit, et leur répartition autour d’un centre commun, nous avaient révélé que parmi les nombreux royaumes de l’ancienne Arménie, il en était un qui avait surpassé de beaucoup tous les autres en culture et en puissance.

On avait même pu, sans autre secours, établir avec certitude que le centre de ce royaume était la ville actuelle de Van, et démontrer que ses frontières habituelles avaient été : au Nord, le massif de l’Ala-Dagh ; au Sud, celui de l’Erdesch-Dagh ; à l’Est, la chaîne du Kotour-Dagh ; à l’Ouest, enfin, une ligne qui couperait le lac de Van en deux parties à peu près égales. Car, c’est dans ces limites seulement, que les inscriptions se trouvent en certaine quantité ; ailleurs elles sont assez clairsemées pour nous autoriser à les regarder comme de simples indices de conquêtes plus ou moins passagères.

Interrogeons maintenant ces curieux monuments (désormais ils ne sont plus lettre close) et voyons ce qu’ils ont à nous apprendre sur le pays qui nous les a légués.

Ils nous apprennent tout d’abord que le royaume dont nous avions constaté l’existence et tracé les frontières, s’appelait Biaïna ou Viaïna et que sa capitale portait le nom de Dhuspas.