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LE GÉNÉRAL DE NIKOLAÏ

pour écouter l’appel intime qui le poussait à se consacrer entièrement à leur contemplation, surtout lorsque celle-ci couronne une vie de dévouement. Il croyait à l’utilité, à la nécessité de la pénitence. Fortifié par le dogme de la communion des Saints, il espérait que Dieu, agréant les austérités de sa vie de Chartreux, l’unirait plus intimement au Christ et appliquerait les mérites infinis du Sauveur, non seulement à sa sanctification, mais aussi à la sanctification des âmes si nombreuses parmi celles qu’il avait connues, négligeant et oubliant Dieu : il commentait dans sa vie la parole de saint Paul : « Adimpleo quæ desunt passionum Christi in carne mea, pro corpore ejus quod est Ecclesia. » (Colossiens i, 24).

Auprès de ceux auxquels une même croyance ne ferait pas comprendre et envier son dévouement, dom Nicolaï a certes au moins droit au respect, à l’admiration.

Cette vie austère, il la mena pendant vingt-trois ans, attendant avec confiance le jour de Dieu.

Tous les visiteurs de la Grande-Chartreuse ont gardé le souvenir de l’aimable vieillard qui, la plupart du temps, leur faisait les honneurs du couvent : c’était le baron de Nicolaï. Dans toute la contrée où il était très populaire, on ne le connaissait que sous le titre : le général russe.

Il s’éteignit doucement le 2 février 1891.