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CHAPITRE V

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La limite des neiges éternelles sur l’Ararat reste à une très grande hauteur ; en été, sur le grand Ararat, la neige ne descend guère au-dessous de 4 000 mètres d’altitude, tandis que le petit en est entièrement dégagé. Ce fait est dû à l’isolement du massif et à l’extrême chaleur estivale de la plaine de l’Araxe. La nature volcanique de la montagne y contribue sans doute aussi en favorisant l’absorption d’une très forte quantité de calorique.

Malgré la régularité de ses formes, la montagne est d’une ascension assez difficile, surtout vu la difficulté de se procurer des guides dans le pays. Les indigènes la tiennent pour absolument impossible ; l’arche de Noé devant se trouver parfaitement conservée au sommet de la montagne, un ange est préposé à sa garde et repousse tout mortel qui tenterait l’escalade. Cette croyance est si fortement ancrée dans les esprits que, lorsque Parrot eut heureusement fait l’ascension de l’Ararat en 1829, son récit ne put jamais trouver créance parmi les Arméniens.


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Depuis lors l’ascension a été plusieurs fois répétée ; mais on n’y croit guère, et aujourd’hui même on nous raconte avec un air d’incrédulité, que des Russes qui ont tenté il y a quelques jours cette périlleuse entreprise, prétendent avoir enfin réussi.

Quoique le grand cratère de l’Ararat soit éteint depuis longtemps, la nature volcanique de la montagne se manifeste parfois par des tremblements de terre. Le dernier en 1840 fut terrible ; il coïncida avec le réveil d’un ancien cratère latéral ; les désastres causés dans le pays par ce tremblement de terre et