Page:Mac Orlan - Le Chant de l’équipage.djvu/25

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
17
LE HOLLANDAIS

― Je te cherchais, mon vieux.

― Quoi, dit Pointe en bourrant sa pipe avec le tabac de Krühl, le capitaine Flint a-t-il hissé le pavillon noir sur la barque au fils Palourde ?

― Ne fais pas le rigolo, mon vieux, tu ferais pleurer Marie-Anne. Il y a mieux pour une fois. Il paraît qu’on attend pour demain un voyageur, un nouvel hôte à l’auberge Plœdac ! Voilà.

Désiré Pointe explosa :

― Qu’est-ce qu’il vient faire ici, cet idiot ? On était à peu près tranquille. Si tout le monde commence à rappliquer, ça va être propre. Qu’est-ce que c’est que ce gars-là ?

― C’est un monsieur très bien, dit Marie-Anne. Je. l’ai vu hier à Moëlan, chez Legras. Il est descendu là. Comme il voulait trouver une chambre au bord de la mer, je lui ai dit de venir jusqu’ici, qu’il trouverait une chambre chez Mme Plœdac et qu’il serait bien nourri.

― Tu ne pouvais pas te taire ? grommela Pointe.

― Et pourquoi ? répondit Marie-Anne d’une voix aigre. C’est-i vous qui m’apporterez de l’argent pour envoyer à mon homme, qu’est à Salonique. Non, mais des fois ! Un client de plus n’est pas de trop en ce moment. M. Krühl est bien plus gentil que vous.

― Sais-tu ce qu’il m’a dit ? répliqua Pointe.

― Non, mais dites-le.

― Ah ! voilà.