Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/121

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


XXII

Retour à Rio


Ah ! maudit âne, tu as coupé le fil de mes réflexions. Je ne pourrai plus dire ce que je fis jusqu’à Lisbonne, ni à Lisbonne, ni dans la péninsule, ni dans le reste de la vieille Europe, qui, à cette époque, semblait rajeunir. Non, je ne dirai point l’aube du romantisme auquel j’assistai, moi qui allai même jusqu’à aligner des rimes au cœur de l’Italie. Sans quoi c’est un journal de voyage que je devrais écrire, et non des mémoires comme ceux-ci, où n’entre que la substance de la vie.

Au bout de quelques années de pérégrinations, je me rendis aux supplications de mon père : « Viens, me disait-il dans sa dernière lettre. Si