Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/130

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On secoue le manteau somptueux ; les oripeaux tombent ; on se met à l’aise, on se dépeigne, on se dégrafe ; on confesse franchement ce qui fut et ce qui ne fut pas. Il n’y a plus ni voisins, ni amis, ni ennemis, ni gens connus ou inconnus : il n’y a plus de public. Les considérations de l’opinion, son regard aigu et judiciaire, perd sa vertu dès que nous foulons le domaine de la mort. On peut bien encore nous critiquer et nous juger, mais le jugement nous laisse indifférents. Messieurs les vivants, il n’y a rien de plus incommensurable que le dédain des morts.