Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/171

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— C’est tout ?

— C’est tout.

Nous allâmes jusque chez Dutra. C’était une perle que cet homme, jovial, bon patriote, un peu irrité contre les malheurs du temps, mais ne désespérant pas d’en venir à bout. Il trouva ma candidature légitime ; il convenait pourtant d’attendre quelques mois. Et tout de suite il me présenta à sa femme, une estimable matrone, et à sa fille, qui ne démentit pas le panégyrique que mon père avait fait d’elle, je vous le jure. Relisez, d’ailleurs, le chapitre xxvii. Je la regardai comme quelqu’un qui a des idées préconçues. Je ne sais si elle en avait de son côté ; elle ne me contempla point différemment. Notre premier regard fut tout simplement conjugal. Au bout d’un mois, nous étions au mieux.