Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/419

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louait sans cesse, et c’était justice, — et quant à Nha-Lolo, jamais il n’émettrait le moindre doute sur ses excellentes aptitudes au mariage. Mais de là à conseiller une union matrimoniale il y avait un abîme.

— Je m’en lave les mains, conclut-il.

— Mais vous me disiez l’autre jour que je devrais me marier au plus tôt.

— Ça, c’est une autre question. Je trouve qu’il est indispensable que l’on se marie, surtout quand on a des ambitions politiques. Le célibat, pour l’homme politique, est un rémora. Mais quant à la fiancée, je ne puis, ni ne veux, ni ne dois donner d’opinion ; il y va de mon honneur. Je crois que Sabine a excédé les limites, en vous faisant certaines confidences, d’après ce qu’elle m’a dit. Mais dans tous les cas, n’est que tante par alliance de Nha-Lolo, tandis que moi, je suis son oncle pour de vrai.Tenez… mais non… Je ne dis rien…

— Parlez donc.

— Non, je ne dis rien…

Les gens qui ne connaissent pas le caractère férocement honorable de Cotrim trouveront peut-être son scrupule excessif. Moi-même je