— « Certes, sire, et je le vous diray ».
— « Or dites donc ; je vous escouteray[1]
124 Moult volentiers ».
— « Sire, il a bien set ans ou huit entiers,[2]
Que mes cuers a esté sers et rentiers
A Bonne Amour, si qu’apris ses sentiers[3]
128 Ay très m’enfance.
Car dès premiers que j’eus sa congnoissance[4],
Cuer, corps, pooir, vie, avoir et puissance[5]
Et quanqu’il fu de moy, mis par plaisance[6]
132 En son servage.
Et elle me retint en son hommage[7]
Et me donna de très loial corage
A bel et bon, dous, gracieus et sage,[8]
136 Qui de valour,
De courtoisie et de parfaite honnour
Et de plaisant maintien avoit la flour,[9][10]
Et des très bons estoit tout le millour.[11]
140 Et s’ot en li[12]
Cent corps faitis, cointe, apert et joli,
Juene, gentil, de manière garni.[13]
Plein de tout ce qu’il faut a vray ami ;[14]
144 Et d’estre amez
- ↑ M et je vous e. ; P et je lesc.
- ↑ D. vii. ou .viii. ans
- ↑ F que après ; BDEJC si qua ses s. ; B1 corrige en si quaprans ses s.
- ↑ D de premier ; E depuis ce ; J je oy
- ↑ C Cuers ; P Mon cuer mon cors vie … ; pooir manque dans J ; auoir manque dans C ; EJ auoir vie (J et) puissance
- ↑ J quanque fu ; C mais par pl.
- ↑ J me reçut ; J seruage, corr . en hommage
- ↑ E A bon et bel ; D a bon a gr.
- ↑ 138 et 139 intervertis dans C
- ↑ F auoir la fl.
- ↑ manque dans J (la lacune est indiquée avant le vers 138) ; R Entre les bons estoit tous dis meliour ; E de tresbon ; tout manque dans D
- ↑ R Et sont en lui
- ↑ E Jeusne joieux
- ↑ P Et de tout ; E que ; MCDP qui.