Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/235

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Comment justice et vérité[1]
Sont mortes par l’iniquité
D’avarice qui en maint regne[2]
44Com dame souvereinne regne,[3]
Com maistresse, comme roÿne, —[4]
Qu’avarice engendre haïne,[5]
Et largesse donne et rent gloire,
48Vraiement, c’est parole voire,[6]
Qu’on le scet et voit clerement[7]
Par vray et juste experiment, —[8]
Comment nuls ne fait son devoir,[9]
52Comment chascuns quiert decevoir[10]
Son proisme ; car je ne voy pere,[11]
Fil, ne fille, ne suer, ne frere,[12]
Mere, marrastre, ne cousine,
56Tante, oncle, voisin, ne voisine,
Mari, mouillier, amy, n’amie
Que li uns l’autre ne cunchie ;
Et s’un en y a qui s’en garde,
60Chascuns de travers le regarde,
Et dit on qu’il est ypocrites,
Et fust sains Jehans li Ermites ;
Com li signeur leur subgiez pillent,[13]
64Roubent, raembent et essillent[14]
Et mettent a destruction
Sans pitié ne compation.
Si que grans meschiés, ce me samble,[15]
68Est de vice et pooir ensamble.[16]
Et on le voit assez de fait,
Ne riens tant cuer felon ne fait

  1. D Comme
  2. A aduarice; M main
  3. ME Comme; D royne
  4. E Comme ; D et com
  5. 45 et 46 intervertis dans BDE
  6. FM Voirement
  7. E Quen li scet
  8. DE vraie
  9. D Comme
  10. D Comme
  11. A peire
  12. ne (devant suer) manque dans M
  13. E subget
  14. F raembrent; M raiembrent ; D roongnent
  15. F se
  16. D de vies.