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Tout autel d’une dame di ge
Qui est rendue a Amours lige :
Quant elle a son amy perdu
1656Par mort, le cuer si esperdu[1]
A, que jamais n’avera joie,[2]
Eins quiert lieu, temps, et gens, et voie,[3]
Ou il ait tout adès tristesse,[4]
1660Humble habit en lieu de richesse.[5]
Tenebres en lieu de clarté,
Et en lieu de joliveté
Pour porter chapelès de flours
1664Ist de son chief larmes et plours ;
Et s’elle quiert aucun repos,[6]
Il est pris en humble propos.
Einsi la dame se maintient
1668Qui le dueil de son amy tient,
En cas qu’elle soit vraie amie.[7]
Or diray de l’autre partie.

« Quant la segoingne se fourfait,[8]
1672Et ses males en scet le fait,
Je croy bien que moult s’en aïre
Et qu’il en a au cuer grant ire ;[9]
Mais trouver en puet aligence
1676En ce qu’il en atent vengence.[10]
Car il s’en va tantost en serche ;
Par les nis des oisiaus reverche
A ceuls qui sont de sa samblance,
1680Tant qu’il en a grant habondance ;
Puis entour son nif les assamble,[11]

  1. D a le cuer si perdu

  2. A Na ; E namera ; D Que jamais elle naura j.
  3. et (gens) manque dans E
  4. tout manque dans E
  5. D au
  6. 1665 se trouve après le vers 1666 dans E ; FME celle
  7. D Ou ; E Quou ; E seroit
  8. B’ sygne ; E signe ; D singesse ; D meffait
  9. A ait ; M en hai
  10. A veingance
  11. DE ni.