Page:Machaut - Œuvres, éd. Hœpffner, I.djvu/293

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Je vueil bien oïr et entendre,
1740Et s’ay assez loisir d’atendre. »

Guillaume.

« Grant merci, sire ! Je diray,[1]
Et croy que point ne mentiray.[2]
Je vous di que la forfaiture
1744De dame est si aspre et si dure[3]
En cuer d’amant, et si perverse,[4]
Que, quant elle y est bien aherse,
Jamais jour ne s’en partira.
1748Or ne scet cils quel part ira
Pour querir son aligement :
Se prendre en voloit vengement
Par mort, et bien le peüst faire,
1752Il trouveroit tout son contraire[5]
En la fourme de grant folour,
En l’attrait de toute dolour,
Un feu pour toute ardeur ateindre,[6]
1756Une yaue pour douceur esteindre,[7]
Norrissemens de tous meschiez ;[8]
Car dou faire seroit pechiez.
Et pechiez qui en cuer remort[9]
1760Est uns commencemens de mort,[10]
De mort qu’on claimme mortel vie.
Car qui languist, il ne vit mie.
En mon fait que ci vous present
1764Maintenant, en vostre present,
A plus de griés et plus d’ardure[11]
Qu’en l’autre fait, et trop plus dure.

  1. BE je vous diray
  2. AME nen
  3. E De ma dame
  4. E est si p.
  5. AFME Y
  6. E atendre ; D estaindre
  7. D .I. autre eaue ; E Une cause ; E estandre
  8. D et tous
  9. D qui encor r.
  10. D Cest
  11. FD grief.