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XL INTRODUCTION


tel monseigneur le duc de Bar qui, avec plusieurs autres seigneurs, logea à Reims dans la maison de Machaut lors d’un passage du roi Jean dans cette ville, sans doute en 1363[1], tel aussi monseigneur de Loupy, aubon souvenir duquel le poète se fait rappeler par l’entremise de dames qu’il prétend n’avoir jamais vues et qu’il a cependant longtemps servies, honorées et chéries[2]. Il s’agit ici sans doute de Raoul de Vienne, sire de Loupy, qui fut gouverneur du Dauphiné d’octobre 1361 à septembre 1369. Le Voir Dit, si riche en renseignements sur les rapports de Machaut avec la haute aristocratie, nous fait encore connaître un autre genre de relations qui, de la part d’un chanoine, peuvent paraître surprenantes. Le poète y raconte l’histoire de ses amours avec une jeune fille de haute et noble extraction. Un anagramme nous donne son prénom : Peronne ou Peronnelle ce qui est confirmé par Deschamps[3]. Il faut donc écarter le nom d’Agnès de Navarre, proposé par de Caylus et Tarbé. D’un second anagramme P. Paris[4] a cru pouvoir dégager le nom d’origine ou de famille : d’Armentières. Malgré les contestations de M. Suchier[5], dont la solution est peu satisfaisante[6] , et de

  1. Voir Dit, p. 262 : Machaut à sa dame : « Monseigneur le duc de Bàr et pluseurs autres seigneurs ont esté en ma maison. » Ibid., p. 259 : « Monseigneur le duc de Bar qui a geû en ma maison. »
  2. Bal. 191 : « Mes dames qu’onques ne vi, Je vous pri Qu’a mon signeur de Loupy Faciez depri Qu’il li souveingne de mi… Car lonc temps vous ai servi Et oubeï Et honnouré et chieri De cuer d’ami. »
  3. Œuvres complètes, III 259-60.
  4. Voir Dit, p. xx ss.
  5. Zeitschrift für rom. Philologie, XXI, 541-45.
  6. Cf. Romania, XXVII, 1620.