plus ailleurs sous la plume du poète, sauf, avec quelques modifications, dans certaines pièces lyriques, les Complaintes[1]. La strophe se compose de quatre vers : les trois premiers, de dix syllabes, sont reliés entre eux par la même rime ; le quatrième n’a que quatre syllabes et introduit une nouvelle rime qui est reprise par les trois grands vers de la strophe suivante ; et puis le quatrième vers, plus court, amène de nouveau une autre rime répétée dans les vers décasyllabiques qui lui succèdent, etc.,(a10a10a10b4 — b10b10b10C4 — c10c10c10d4, etc.). Les strophes, de cette façon, sont indissolublement enchaînées l’une à l’autre en une suite ininterrompue d’après le principe qui préside au système plus ingénieux encore de la terza rima de la Divine Comédie[2]. La même rime paraît quatre fois de suite ; il était donc bien plus malaisé pour le poète de construire des vers à rime riche, et on ne saurait raisonnablement comparer les rimes de ce poème à celles des autres dits.
Le Jugement dou Roy de Behaingne rentre dans la catégorie des débats amoureux, « sortes de développement tout nouveau des anciens jeux-partis »[3]. Une dame dont l’amant vient d’être enlevé par la mort, et un seigneur, trahi et délaissé par son amie, prétendent chacun avoir plus à souffrir que l’autre. La querelle, sur le conseil de Guillaume, est portée devant le roi de Bohême et tranchée en faveur du chevalier. Dans les
- ↑ Le Dit dou Cerf blanc écrit dans la même forme ne peut être l’œuvre de Machaut. Il ne se trouve que dans notre manuscrit J et manque dans nos bons manuscrits.
- ↑ Si l’on ne retrouve plus cette forme chez Machaut, on la rencontre chez Froissart, chez Christine de Pisan et ailleurs ; elle a donc évidemment joui d’une certaine faveur auprès des poètes de cette époque.
- ↑ G. Paris, François Villon (1901), p. 92.