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REMEDE DE FORTUNE 1 5 I

L'estat, le fons et la racine

Qui la vérité détermine

De ce que vous me demandez, 3572 Puis que vous le me commandez.

J'estoie juenes et petis,

Nices, enfes et enfantis,

Nus de scens et pleins d'innocence, 35j6 D'assez petite congnoissance,

D'estre en oiseuse coustumiers,

Dame, quant je vous vi premiers,

Ja soit einsi qu'encor en soie 358o Mieus garnis que je ne vorroie.

Si que l'imagination

De moy et l'inclination

Si mis et toute ma plaisence 3584 En vous, dame; que, sans doubtance,

Vous m'estiés exemplaire et voie

De tout ce que faire dévoie ;

Ne il ne m'estoit mie avis 3588 Que sans vous vëoir fusse vis,

Et en vous si toute m'entente,

Mon cuer mettoie, et ma jouvente,

Que vostre oueil, vos fais et vos dis 3592 Estoient mon droit paradis.

Si m'avisay que je feroie

Selonc ce que je sentiroie

Pour vous et a vostre loange 3596 Lay, complainte ou chanson estrange ;

Qu'a vous n'osasse, ne sceiisse

Dire autrement ce que j'eusse,

Et me sambloit chose plus bêle

3569^3570 Ces vers sont intervertis dans E — 3573 Cjoines; E joncs; J jeunes — 35j4 C Nices en fes ; B enffancis — 3bjb E dignorance ; J de jouence — 3577 E oiseuses; J oyscure — 3579 E que encor soie — 358i M Et — 3583 J mit — 35go J jouence.

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