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saurait voir en eux l’Acte créateur d’une race et d’une ère, qui donne matière à l’Epopée. Loin de là, l’expédition d’Egypte de 1250 ne donne que la marque d’un esprit très attardé sur le temps ; car dire qu’au contraire il avançait trop serait d’une fantaisie excessive. Et il était fatal que la chose finît déplorablement.


Mais un Père Jésuite est plus beau joueur que cela !


Si les Croisés ont tout d’abord été vaincus, par permission divine, et à peine, c’est qu’une inondation du Nil les a surpris. L’histoire ne parle que de canaux dérivés stratégiquement par les ennemis. Il n’importe ! Nous allons voir à quel point l’Histoire se laisse complaisamment faire. Après un grand nombre de traverses, d’épisodes mythologiques et romanesques — où l’inquiétude de rester au-dessous du Tasse s’allie au souci de dépasser l’Arioste, — il faut bien que finalement la Victoire revienne planer sur les bannières chrétiennes. Ne doutez point surtout que Saint Louis (il ne fut jamais captif ! qui donc a raconté cela ?) ait mis le siège devant le Caire ! Le Sultan,