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Amour, vaincu, se complaint d’un style agréable. Puis vient Le Temps consolant l’Amour :


Amour, que te servent ces plaintes
Et les Dieux à qui tu t’attends ?
Tu ne peux rompre ces estraintes,
Que par moy seul qui suis le Temps.


Ces vers galants, ces vers mondains, Bertaut, abbé d’Aunay dès 1594, évêque de Seez en 1606, ne les avoua pas, ou prit un détour. En 1601, il avait réuni ses œuvres graves en un Recueil qui eut plusieurs éditions, chaque fois augmentées une sur l’autre, aux dates de 1605, 1620 et 1633. Un autre livre parut en 1602, reparut avec des additions en 1606, 1620 et 1633 : Recueil de quelques vers amoureux, anonyme ; à la première page, Le frère de l’Autheur (il ne se nomme pas autrement, lui non plus) donne cet avertissement Aux Lecteurs que le poëte, se trouvant dans l’irrésolution de faire imprimer ces petites pièces, les lui a données pour en disposer à sa fantaisie… Ruse assez simple, et mystère peu malaisé à pénétrer ! Mais la dignité du prélat était sauve.