Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/313

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vray Madame, qu’il n’eſt pas trop difficile de s’y accouſtumer : car il eſt certain que ce n’eſt pas ſans raiſon, qu’on apelle noſtre Ville la delicieuſe Capouë. En effet on diroit que comme la Nature a mis en noſtre Païs, tout ce qui peut rendre la vie agreable, elle a auſſi voulu inſpirer à ceux qui l’habitent, des inclinations qui les portent au plaiſir, & à la ioye, afin de leur faire iouïr, de tous les biés qu’elle leur a faits : car on diroit qu’on n’a rien à faire en ce lieu là qu’à ſe diuertir, & que le ſoin qu’on a d’entretenir la tranquilité publique, n’a point d’autre motif que celuy d’empeſcher que les plaiſirs publics & particuliers ne ſoient troublez : ainſi tout le monde penſant à ſe diuertir, on peut dire que tout le monde ſe diuertit. Les Dames y ſont belles, galantes, & magnifiques : les hommes y ſont ingenieux en plaiſirs, &