Page:Madeleine de Scudéry - Clélie, histoire romaine - Volume 01.pdf/509

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que Clelius le voyoit tres aſſiduëment : & qu’on aſſuroit par la ville qu’il luy auoit promis Clelie. Aronce ſentoit bien dans ſon cœur, que deuant autant qu’il deuoit à Clelius, il ne deuoit pas s’oppoſer au deſſein qu’il auoit de diſpoſer de ſa Fille : & qu’ainſi l’equité ne luy permettoit pas de chercher à perdre Horace, puis qu’il le regardoit comme vn homme à qui il vouloit faire eſpouſer Clelie : ſi bien que la iuſtice et l’amour voulant des choſes differentes, il ſe trouuoit fort embarraſſé. Mais au milieu de tant de malheurs, il ſentoit la ialouſie de Clelie plus que toutes choſes : auſſi l’excés de ſa paſſion luy fit elle faire les plus iniuſtes propoſitions du monde, tout equitable qu’il eſt. Car encore qu’il ſceuſt que i’eſtois aſſez amoureux de Fenice, il vouloit luy faire quelque inciuilité publique,