Page:Maeterlinck - La Vie des abeilles.djvu/220

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

aujourd’hui la nature, et demain nous lui trouverons peut-être un autre nom, plus terrible ou plus doux. En attendant, il règne à la fois et d’un esprit égal sur la vie et la mort, et fournit aux deux sœurs irréconciliables les armes magnifiques ou familières qui bouleversent et qui ornent son sein.

XVIII

Quant à savoir s’il prend des précautions pour maintenir ce qui s’agite à sa surface, ou s’il faut fermer le plus étrange des cercles en disant que ce qui s’agite à sa surface prend des précautions contre le génie même qui le fait vivre, voilà des questions réservées. Il nous est impossible de connaître si une espèce a survécu malgré les soins dangereux de la volonté supérieure, indépendamment de ceux-ci, ou enfin grâce à eux seuls.

Tout ce que nous pouvons constater, c’est que telle espèce subsiste, et que par conséquent la nature semble avoir raison sur ce point. Mais qui nous apprendra combien d’autres, que nous n’avons pas connues, sont tombées victimes de son intelligence oublieuse ou in-