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Page:Maeterlinck - Les Parfums, paru dans Le Figaro du 1er mars 1907.djvu/2

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Les Parfums

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L’exposition des « Fragonards » qu’admirent ces jours-ci les heureux visiteurs de la Côte d’Azur, en même temps que le printemps qui s’approche et les violettes qui s’ouvrent, peut un moment attirer notre attention sur la ville où naquit le peintre de l’Escarpolette ; la pittoresque petite cité déjà tout italienne, où naissent et s’élaborent les seuls parfums authentiques et précieux que nous possédions encore. C’est en effet, comme chacun sait, autour de Grasse, sur la bande de terre lumineuse qui s’étend de Cannes à Nice, que les dernières fleurs vivantes et sincères soutiennent une héroïque lutte contre les grossières odeurs chimiques d’Allemagne, lesquelles sont exactement aux parfums naturels ce que sont aux forêts et aux plaines de la vraie campagne, les forêts et les plaines peintes d’une salle de spectacle.



Vous êtes-vous jamais demandé ce qu’est en soi cette âme mystérieuse d’un grand nombre de fleurs, qui nous parle à travers leur parfum ? — Il est peu d’é-