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GOLAUD.

Oui, elles se sont réfugiées du côté de l’ombre. À propos de Mélisande, j’ai entendu ce qui s’est passé et ce qui s’est dit hier au soir. Je le sais bien, ce sont là jeux d’enfant ; mais il ne faut pas que cela se répète. Elle est très délicate et il faut qu’on la ménage, d’autant plus qu’elle sera peut-être bientôt mère et la moindre émotion pourrait amener un malheur. Ce n’est pas la première fois que je remarque qu’il pourrait y avoir quelque chose entre vous. Vous êtes plus âgé qu’elle ; il suffira de vous l’avoir dit… Évitez-la autant que possible ; mais sans affectation d’ailleurs ; sans affectation.

Ils sortent.


Scène IV

Devant le château.
Entrent Golaud et le petit Yniold.
GOLAUD.

Viens, nous allons nous asseoir ici, Yniold ; viens sur mes genoux : nous verrons d’ici ce qui se passe dans la forêt. Je ne te vois plus du tout depuis quelque temps. Tu m’abandonnes aussi ; tu es toujours chez petite-mère… Tiens, nous sommes tout juste assis sous les fenêtres de petite-