Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/111

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me voici jetant aussi le riz aux pieds de la mariée, du marié, saluant les pannelles bariolées, sans lâcher ma baguette incandescente, et mon col se trouve enrichi d’une seconde tresse de jasmin.

Une procession de jeunes filles commence alors de faire le tour de la cour qu’elle doit doubler par trois fois. On dirait autant de péris tournant lentement autour des lampes, des simulacres divins, du bambou enrubanné ! Ces mignonnes Indiennes agissent ainsi pour détourner le mauvais œil. De ces filles qui tournent ainsi gravement sous la présidence d’un brahme, l’aînée a tout juste dix ans, mais elle en paraît bien dix-huit. Les plus petites exagèrent encore la raideur de leur maintien, comme pour surpasser leurs aînées dans l’observance des rites. Derrière elles vient le marié. Il traîne sa femme par le petit doigt, et celle-ci suit, toujours tenue aux coudes par sa parente au corsage violet dont je ne cesse d’admirer la distinction d’allure et l’expression de digne et chaste réserve… Mais, voici qu’au grand scandale de l’assistance, la petite nièce de l’hôte, mécontente peut-être de ne pas avoir eu sa place dans le cortège des exercices, s’empare