Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/197

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son industrie. Aussi pourchasse-t-il à son tour le rat palmiste impudent qui bat aussitôt en retraite et laisse tomber la graine qu’il venait de récolter, au passage, sur une touffe, et le Calotes se tapit, à nouveau, dans l’attente d’un insecte que guette un autre agame (Sitana ponticeriana Cuv.) plus petit, mais à livrée autrement brillante. Le sitane de Pondichéry ne dépasse point vingt centimètres. Il a les pattes longues, la queue fine et déliée comme une mèche de fouet ; son dos, sans crête, ses flancs olivâtres sont ornés de losanges verts et noirs. Le mâle se reconnaît à son magnifique fanon brillant des teintes les plus vives et les plus tranchées : bleu, noir, orangé, rouge. Ce reptile bariolé est très commun sur les murs de la ville, aussi bien que sur les rochers, et surtout parmi les ruines. Chasseur infatigable d’insectes, il court en plein soleil avec une grande rapidité. Mais sa timidité égale sa lestesse. Il décampe devant le rat palmiste, sans aucune honte, pour se réfugier dans un trou.

Le roi, le tyran des lieux habités, est le perchal (Nesokia bandicota Penn.). Perchal vient des deux mots tamouls périé, grand ; tchali, rat. C’est en effet le plus grand des rats. De la