Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/248

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rat. Un petit édicule est affecté à la vierge Kanni dont les images sont adorées dans toutes les campagnes. Le menu peuple, les nomades tels que les Iroulaires, chasseurs d’abeilles, lui rendent particulièrement des honneurs. Son culte est négligé dans les villes. Kanni Gaparamésouari est une divinité de catégorie inférieure. C’était une fille Vaïssya, d’une merveilleuse beauté, qui habitait le Kaïlasa, ou Paradis de Çiva. Un roi, Gandarva, qui la vit, s’en éprit et la demanda en mariage à son père. Le Vaïssya repoussa le prétendant, parce que, pour roi qu’il fût, Gandarva appartenait à une caste assez basse. Gandarva se vengea de ce refus, sans noblesse. Usant de sa malédiction souveraine, il condamna la vierge Kanni à descendre sur terre sous les espèces d’une simple mortelle. Elle y descendit donc comme fille d’un Vaïssya nommé Consouma Chetty, et fut aussitôt distinguée et demandée en mariage par le roi du pays. L’aventure première se répéta, identique. Consouma Chetty s’opposa à l’union parce que le roi n’était pas de la même caste que lui. Le roi ne voulut rien entendre. Alors Consouma Chetty et tous ses parents s’entassèrent avec l’innocente Kanni sur un même bûcher, préfé-