Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/263

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bien des endroits, et quand on répara les brèches, on remit souvent les sculptures à une place tout autre que celle qu’elles occupaient à l’origine : un éléphant se présente les quatre pieds en l’air, un taureau est encastré, de travers, à deux mètres au-dessous du cordon, et je ne parle que des défauts les plus apparents. De même des grands masques en bas-relief que portait chaque merlon en son milieu. La plupart ont été martelés et beaucoup gisent au fond du fossé, dans la fange ; d’autres ont été scellés un peu partout, au hasard.

La façade nue, coupée par ce seul cordon de frise, est du plus bel effet. Quel contraste avec tous ces autres monuments où fourmillent les figures animales et humaines, sans un repos, sans un amortissement, comme si le façonnage en bas ou haut relief était la condition de la matière elle-même ! Ici la frise affouillée en broderie réveille la tristesse grave de cette façade nue dont le plein n’est rompu par aucun vide. Ainsi les constructeurs atteignirent à ce maximum de puissance simple, de grandeur véritable dont nous éprouvons l’impression devant les ruines de l’Assyrie et de l’Égypte. Nous trouvons d’ailleurs, entre l’architecture de ces