Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/265

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ne diminue pas la grandeur de l’ensemble, et l’on n’éprouve point cette sensation fatigante de fourmillement que donnent les accumulations de personnages, de bêtes, d’ornements en plein relief, accolés, dispersés, superposés, jetés souvent comme au hasard, sur les corniches et les entablements des gopuras, dans la plupart des pagodes dravidiennes. Et de celles-là, encore, par endroits, la filiation semble s’établir avec les productions italiennes du XVe siècle. Prenez, entre autres, les classiques bas-reliefs de Donatello où des génies enfants courent, entrelaçant leurs bras, dansant, se jouant, sur une frise à compartiments soutenue par des corbeaux qui répondent chacun à deux des colonnes du portique. Comparez ces ensembles et leurs détails avec ceux de telle porte de Tanjore où des bayadères forment rampe à un balcon avec leur bras entrelacés !…

N’était cette obligation purement liturgique qui astreignit toujours les artistes hindous à donner aux divinités des proportions colossales quand elles sont mêlées aux figures simplement humaines, leurs œuvres ne seraient souvent pas inférieures, au moins en harmonie, à celles de leurs inspirateurs occidentaux. On