Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/289

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désordre, tournait furtivement la tête du côté du mandapam pour témoigner de la véracité de son dire. Mais l’assistant collecteur insistait, et le « ministre » commençait de faiblir, lorsque sortit du logis à colonnes un pauvre Hindou que je reconnus aussitôt pour un mendiant.

La petite monnaie divisionnaire de l’Inde étant fractionnée jusqu’à moins d’un liard, j’ai toujours dans ma poche une poignée de « caches », afin de prouver ma libéralité à bon compte. Je m’apprêtais donc à gratifier ce malheureux de quelque billon, quand je frémis de mon erreur. Le Prince se dressait devant nous. En vérité, il était plus pauvrement accommodé que le brahme ; ses pagnes, au moins aussi crasseux, gardaient une pire ordonnance, et ce grand de la terre portait sa tête rasée sans coiffure, ce qui est le comble du négligé dans la toilette pour qui sort de sa maison en cérémonie. Et je pensai à Soupou et aux autres hommes du monde, honneur de Pondichéry, dont les bonnets à carre en demi-cercle obliquement incliné devraient être proposés en exemple au Carnate et au Deccan tout entiers.

Ce que la crapule, la turpitude, la fausseté, la lâcheté et quelques autres qualités de pareil