Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/295

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entourées de hautes murailles, sans une fenêtre, le petit promenoir où les princesses jouissaient de la seule vue du ciel et, le dimanche et les jours fériés, de la voix de l’orgue et des cantiques du temple protestant. Il leur était même loisible d’assister à l’office piétiste « pour se distraire », — toujours d’après le gardien hindou, — par une sorte de guichet qui me fit penser à celui que j’ai vu jadis dans l’église de l’Escurial, où il fut percé à l’usage de Philippe II. Qui vécut, en somme, le plus séparé du monde, du grand roi catholique ou des veuves de Tippou-Saïb ?… Je vous laisse libre de trancher la question…

Les bégoms et les ranis dorment maintenant leur éternel sommeil sous les stèles du cimetière princier, à proximité de la citadelle, environ trois cents pas vers l’Ouest. J’ai pensé, un instant, à y faire un petit pèlerinage. Mais comment reconnaître les tombes parmi les quatre cents qui entourent les dix principales ? Et, d’ailleurs, on m’apprend que ce cimetière n’est qu’un terrain vague où la basse végétation a tout envahi.