Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/312

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les trésors de Çiva ! » Je ne pus rien obtenir. On ne pouvait entreprendre le plus petit sondage sans l’autorisation et le concours de l’ingénieur du district. Du moment qu’on devait procéder par voie administrative, je compris que l’affaire était enterrée. La bureaucratie anglaise peut, certes, rivaliser avec la nôtre : sa marche lente, lourde et sûre, est celle des éléphants attachés aux parcs d’artillerie, cette comparaison me paraissant la plus décente que je trouve sous ma plume.

En attendant des éclaircissements plus amples sur les souterrains et les couloirs aujourd’hui veufs de leurs images d’orfèvrerie, je demeure convaincu qu’il y a là-dessous quelque histoire de pillage. L’expulsion des brahmes, la main-mise sur les divinités d’or et d’argent, constellées de gemmes, peut être raisonnablement attribuée aux musulmans de Golconde et de Vijapour, peut-être aussi aux Occidentaux qui leur succédèrent après les Mahrattes, et encore ces derniers, quoique hindouistes, ne se sont-ils jamais fait scrupule de dépouiller les pagodes… Je renonce, pour l’heure, à savoir quels furent les spoliateurs de Çiva. Ma consolation, en cette incertitude, est dans l’espoir que j’aurai une