Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/49

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le terreau, que recouvrent des lambeaux d’écorce, à la fois le vivre et le couvert. Les grosses blattes chagrinées du genre Panhestia comptent parmi leurs victimes les plus habituelles. Mais ces coriaces orthoptères échappent souvent à l’ennemi, comme le prouvent les individus mutilés, à pattes tronçonnées, à abdomen entamé, que je vois s’enfoncer, vivement, dans les trous.

Des insectes moins répugnants abondent autour d’un petit étang d’où s’échappe un mince ruisseau perdu sous les plantes aquatiques. À la surface tourbillonnent rapidement, par cercles, des petites troupes d’un gyrin (Orechiochilus discifer). Chaque individu glisse sur l’eau comme un globule de mercure. De belles libellules jaunes ou orangées (Pantala flava) rasent les pointes des joncs, tandis qu’une autre, encore plus élégante, avec ses ailes variées de soufre et d’ébène (Libellula variegata) voltige autour des arbustes de la rive.

Mais je ne m’arrête là qu’un instant. C’est à la grande cicindèle, à la Cicindela discrepans, que j’en ai. Vous dirai-je les heures passées à la chasser ? Vous la connaissez bien, la bête agile, habillée de velours et de bronze, avec des taches