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mêles métalliques, des cassides plus éclatantes que les pierres précieuses de leur île. Un phasme singulier[1], que je ne connais point, m’a, un matin, récompensé de mes peines. Car, à vrai dire, ce n’est pas un métier de fainéant que celui qui consiste à frapper de sa gaule, à tour de bras, pendant des heures, les arbrisseaux et les branches basses des gros arbres, tandis que de la main gauche on tient un parapluie tendu pour recevoir ce qui tombe.

Quant aux papillons, Kandy est, pour les amateurs, une station de premier choix. Aux premières heures du matin, c’est, autour des buissons, un vol de gemmes et d’émaux. Les ornithoptères jaunes et noirs, grands comme des hirondelles (Ornithoptera Minos) planent au-dessus des arbres. Plus bas, vole d’une allure incertaine le beau Papilio Polymnestor dont les ailes sont éclairées de cendre bleue. Puis c’est toute la cohorte des papillons couleur d’émeraude et de saphir (Papilio Crino ;

  1. Cet orthoptère appartient au genre Sipyloidea et constitue une espèce nouvelle décrite en 1902 par M. Brunner sous le nom de Sipyloidea bistriatulata. L’exemplaire type est déposé au Muséum d’Histoire naturelle.