Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/66

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

d’or, une tunique blanche, et un baudrier rouge en sautoir, où brille la plaque de cuivre gravé indiquant son état officiel. De celui-ci le premier devoir est d’écarter les fâcheux. Cheick Iman se tient donc en permanence à la porte extérieure. Il ne laisse pénétrer que les gens dont la mine lui revient et dont les intentions lui semblent pures. Il est l’incorruptible gardien. Par lui, je suis séparé du monde, tout comme le Grand Mogol qui ne voyait que par les yeux de ses ministres. La chaleur, déjà intolérable, me confine au fond de mon appartement pendant la plus grande partie du jour. N’arrive jusqu’à moi que qui a su plaire à Cheik Iman. Je ne vois donc personne. Car Soupou, depuis que la fortune a réélu domicile, sous mes espèces, dans son hôtel, ne paraît plus, de peur, sans doute, de la faire s’envoler.

Mais, un certain soir, trompant la surveillance de mes gens à qui tout prétexte est bon pour m’empêcher de sortir, je me suis rendu à la pagode de Villenour, aux fêtes nocturnes de Kochliamballe, épouse de Çiva, à qui ce temple est dédié. Ça été un éblouissement. Jamais ces cérémonies magnifiques, puériles et barbares,