Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/74

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la loue cependant par égards pour l’administrateur de la pagode qui nous donne des renseignements sur la fête. C’est un Hindou de caste vellaja qui parle bien le français. Mais ses discours sont confus et il donne aux divinités leurs noms tamouls que j’ai un peu oubliés. Je propose quelques noms du Nord : alors le Vellaja, charmé, me donne toute sa confiance : Les brahmes sont mandés.

Drapés dans des pagnes et des écharpes de fine mousseline blanche qui dégagent l’épaule droite, portant peint sur leur front le trisula çaktiste, emblème de la force reproductrice, les voici qui s’approchent. La teinte claire de leur peau contraste avec celle des Dravidiens noirs qui nous entourent. Le chef des Brahmes est charmé de voir un étranger qui, loin de se moquer du Brahmanisme sectaire, lui témoigne son admiration et son amitié pour une religion dont le sens profond n’exclut point la magnificence du décor. Leurs figures molles, attentives et rusées, s’éclairent. Comment ce Français, mêlé à d’autres curieux d’Europe, ne partage-t-il pas cette gaîté méprisante et protectrice qu’affiche l’Occidental devant les cérémonies des pagodes ? Aussitôt nous glorifions