Page:Maindron - Dans l’Inde du Sud.djvu/86

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notables. L’un d’eux dit même : « Voici un Français qui connaît bien les usages. C’est y obéir que de ne toucher une fille de caste qu’avec de l’or. » Cependant un autre murmurait en clignant de l’œil du côté de Chanoumougamodélyar : « Il ne serait pas longtemps le maître ici si ce Français tenait le pouvoir… on nous ferait marcher plus vite que le pas… comme dans l’ancien temps. »

Quand on me traduisit le propos, il était trop tard pour répondre. Voici ce que j’aurais dit : « Ne craignez rien, honorable chetty, un pareil malheur ne vous arrivera pas. On continuera de vous envoyer, sous couleur de vous gouverner, un fonctionnaire qui redoutera assez Chanoumouga et son député pour ne rien entreprendre sans leur congé ! Et si, par hasard, ce Gouverneur se permettait de vous gouverner, il suffira d’envoyer d’ici un télégramme à Paris pour que le Ministre rappelle aussitôt son agent. Vous avez à Pondichéry des Français qui ont soin d’accomplir vos volontés en ce sens. Pour moi, je ne suis qu’un passant, qui ne s’intéresse qu’aux monuments, aux usages anciens, à la nature et aux bêtes. »… Je reviens au dieu Çiva : aussi bien n’aurais-jepas dû m’en écarter