Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/19

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Madame, d’après tous ces cas, qu’il eſt vrai que la ſomme des Forces de pluſieurs mobiles ainſi meſurée après le choc, peut être plus grande que celle qu’il y avoit dans la nature avant le choc, mais qu’il en réſulte qu’elle eſt plus grande, ou plus petite que la Force Vive meſurée par les quarrés des vîteſſes ; & ils ajouteront qu’il y a pour cela à parier l’infini ou deux infinis contre le fini, puiſqu’il y a une infinité de cas au-deſſus, ou au-deſſous, contre un ſeul de ceux qui vous ſont favorables.

Or voyez, je vous prie, Madame, à quoi ſe réduit cet exemple formidable qui devoit les accabler.

J’avoue que j’aurois eu plus de tort qu’un autre d’en être allarmé, après avoir demêlé dans ma Diſſertation pluſieurs de ces cas, comme par exemple, de 4 boules égales entre elles & à une cinquiéme qui vient les choquer ſucceſſivement ſous des angles donnés, avec 2 degrés de viteſſe primitive, & qui leur communique à chacune par le choc 1 de vîteſſe, ce qui fait 4 de Force après le choc, &c.

Auſſi, Madame, je me contenterai de