Page:Mairan - Lettre de M. de Mairan écrite le 18 février 1741 sur la question des forces vives, 1741.djvu/9

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pas plus impoſſible que l’autre. Mais ſi, en vertu d’une viteſſe imprimée, & d’une Force capable de faire mouvoir un corps pendant deux inſtans, je diſois que le Mouvement ſuppoſé, ce corps aura la Force de fermer ou d’abbattre 4 reſſorts dans le premier inſtant, & 2 dans le ſecond, ce qui fait aſſurement 6, y auroit-il là de l’impoſſibilité, comme il y en a que 2 & 2 faſſent 6 ? Liſez, je vous ſupplie, Madame, & reliſez, vous verrez qu’il n’y a que cela. Imaginez deux mobiles M, N, qui par la Force qu’une impulſion quelconque leur a imprimée, montent perpendiculairement à l’horiſon, l’un (M) par un Mouvement retardé, comme on a coûtume de le concevoir, & l’autre (N) par un Mouvement uniforme, ou un aſſemblage de Mouvemens uniformes à chaque inſtant, tel que ſa viteſſe dans chacun de ces inſtans ſoit égale a la viteſſe du mobile M au commencement de l’inſtant correſpondant de ſon Mouvement retardé ; ne s’enſuit-il pas que tandis que le corps M parcourt par exemple 5 toiſes au premier inſtant, 3 au ſecond, & 1 au troiſiéme, N parcourra 6 toiſes au premier, 4 au ſecond