Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/106

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entourée de montagnes & de forêts qui s’étendent de tous côtés à plus de vingt lieues à la ronde & qu’on ne peut passer qu’à travers des défilés & des gorges défendues par des forts de distance en distance, ce qui rend les avenues de cette ville du plus difficile accès pour une armée, qui peut être arrêtée à chaque pas par une poignée de monde & qui ne peut camper que le long d’un chemin très-étroit & rempli de pierres, où l’on peut être attaqué de tous côtés par les gens du pays, qui en connoissent tous les passages & les détours, & peuvent tendre des embûches capables de vous faire périr de mille manières, sans qu’il soit possible d’abattre les bois, encore moins de les brûler[1] qu’avec des peines infinies. Ces forêts & ces montagnes sont remplies de tigres, d’ours, d’éléphans & de toute sorte de reptiles, d’autant plus dangereux qu’ils sont venimeux, comme serpens, &c. &c.

Tant d’obstacles si difficiles à vaincre auroient sans doute empêché Ayder d’entre-

  1. Il y a dans ces forêts une quantité prodigieuse de bambous, qu’on ne peut brûler qu’après les avoir abattus & fait sécher.