Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/140

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effrayés de sa puissance & contens de sa modération, supporteroient paisiblement le joug qu’il leur avoit imposé, mais il ne connoissoit pas encore bien le caractère de ces peuples altiers qui, se croyant une fois offensés, ne pardonnent jamais à leurs ennemis, quels que soient leurs torts.

Le mois de Mai n’étoit pas encore écoulé, qu’une révolte générale des Nayres se manifesta dans toute la côte de Malabar. Elle commença par le massacre d’une petite garnison d’environ deux cents hommes, qui fut surprise par les habitans d’un gros bourg appellé Poudianghari, situé au pied de cette forteresse. Ils poussèrent la cruauté jusques à massacrer cinq soldats françois déserteurs de Mahé, qui, allant demander à servir dans les troupes d’Ayder, arrivèrent dans ce bourg le lendemain du massacre de ces deux cents hommes. Ces révoltés eurent encore la barbarie de couper le sein à deux femmes qui suivoient ces malheureux soldats.

Suivant toutes les apparences, cette révolte fut l’effet des intrigues secrettes du Roi de Travancour & des neveux du Samorin. Elle eut sans doute été moins géné-