Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/157

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venues, étoient pour la plupart des petits chevaux tels que sont ceux des valets, qu’on appelle tatous dans l’Inde. Enfin, au lieu d’un corps de Cavalerie régulier, ce n’étoit qu’un ramassis de paysans & de vagabonds, qui ne pouvaient servir qu’à piller, & étoient incapables de se présenter en ligne. Tenant l’argent du Bramine, les chefs Marattes ne firent aucun compte de ses plaintes ; & pour ne pas tout perdre, il fut obligé de les recevoir tels & quels. Lorsqu’ils furent en route, ils faisoient de très-petites journées & des séjours continuels, ensorte qu’ils furent quatre mois en marche, au lieu d’un qu’ils auroient dû employer à faire leur voyage, encore n’avancèrent-ils qu’à force d’argent, que fut obligé de leur donner le pauvre Chamrao.

Ces Marattes n’avoient agi de la sorte que parce qu’il ne connoissoient pas le caractère d’Ayder qui, pour économiser, étoit dans l’usage de se faire rendre un compte exact de l’argent qu’il donnoit pour l’entretien de ses troupes, aussi le trompe-t-on rarement. Effectivement, ayant, dès le lendemain de son arrivée, passé en revue cette Cavalerie Ma-