Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/225

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croyoit être assuré, & qui avoit ordre de l’instruire exactement de la conduite de son beau-frère.

Cet homme qui, comme la plupart des Courtisans, avoit caché son ambition & son caractère fourbe & flatteur, espérant faire sa fortune par le moyen de Mirza, s’attacha à gagner la confiance de ce jeune Prince, en le flattant & en condescendant à toutes ses volontés, ou, pour mieux m’exprimer, à toutes ses foiblesses.

Mirza étoit jeune, voluptueux & généreux ; il dissipa les revenus du pays pour ses plaisirs au lieu de mettre en réserve une partie de ces mêmes revenus, suivant les ordres d’Ayder. Le Bramine son secrétaire, au lieu d’avertir le Nabab, comme il s’y étoit engagé, ou au moins de faire des représentations à son jeune Maître, se flattoit qu’on auroit le tems d’arranger ses comptes, dans le cas qu’Ayder lui en demandât, & d’amasser les fonds nécessaires pour couvrir le déficit avant qu’il prît envie au Nabab de venir à Sçirra, étant engagé pour long-tems dans la guerre de la côte de Malabar. Mirza se laissant persuader par ces paroles que lui dictait l’adu-