Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/257

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t-il mon fils, ou n’ai-je pas à craindre qu’il le retienne & veuille m’obliger, par l’appréhension du mal qu’il pourroit lui faire, à lui donner de l’argent ou à lui faire de grandes cessions ; car enfin, je confie mon fils à un scélérat à qui rien n’est sacré. Ce discours & beaucoup d’autres actions prouvent qu’une des grandes faiblesses d’Ayder, est son amour extrême pour ses enfans & toute sa famille. Cependant, sur les assurances que lui donnèrent Raza-Saeb & Mirr-Fesoulla-Khan, chargés d’accompagner son fils, en protestant qu’ils périroient plutôt que de souffrir qu’il arrivât au jeune Prince le moindre accident, il le fit partir, plein de confiance d’ailleurs dans la bravoure des troupes & de la noblesse qui l’accompagnoit.

Cette petite armée étant arrivée à Cenapatam, dans une seule marche, elle fit la plus grande sensation sur l’armée de Nizam, & sur-tout sur les Anglois, tant Officiers que Soldats. Quoiqu’ils eussent entendu parler de l’armée d’Ayder, ils ne pouvoient comprendre que des troupes Indiennes qui avoient toujours été mal disciplinées, marchassent en si bon ordre, fissent les évo-