Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/281

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sièges & dans la construction des retranchements, & la préparation des chemins, de la plus grande utilité, tant pour le transport des terres que pour la confection des gabions & fascines.

On doubla tous les attelages des canons & de tous les charriots & caissons de l’artillerie ; & afin que rien ne pût retarder la marche, chaque pièce de dix-huit & au-dessus avoit un éléphant à sa suite[1].

  1. On ne sauroit croire de quelle utilité sont ces éléphans, & avec quelle adresse & quelle intelligence ils font leur service. Lorsqu’une pièce monte une montagne, l’éléphant est derrière ; & si on veut donner un moment de repos aux bœufs, il la soutient avec son pied ; si la pièce descend, l’éléphant la retient avec une corde attachée à la pièce & à sa trompe. Si la pièce s’embourbe, si elle se renverse, si elle est dans une ornière, l’éléphant la relève, & aide les bœufs qui la traînent, en la poussant avec sa tête dans les montées. Un Officier de nom, de grade supérieur, & qui étoit Major d’artillerie, résidant aujourd’hui à Paris (1782) assure avoir vu l’éléphant d’une pièce, impatienté de voir que les bœufs ne traînoient point, malgré les coups de fouets des Charretiers, couper une branche d’arbre, en frapper les bœufs, qu’il a forcé à prendre le train qu’on vouloit. Lorsque la