Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/308

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achette toujours ceux qui sont les plus robustes, pourvu toutefois qu’on les lui donne au prix auquel il les taxe ; ce qu’il ne fait qu’après les avoir bien & dûment examinés ; & comme ses offres sont toujours raisonnables, il vient des Marchands de toutes parts lui présenter ce qu’ils ont de plus beaux.

On doit ajouter à tous ces moyens que ce Nabab a de faire la guerre, l’assurance où il étoit que les Anglois ne pourroient, faute de Cavalerie, empêcher que les vivres ne vinssent en abondance dans son armée de toutes les parties de ses États, & par dessus tout, les trésors immenses qu’il possédoit, qui, joints aux revenus considérables de ses possessions, le mettoit en état de soutenir la guerre la plus longue & la plus dispendieuse. On évaluoit dans cette année (1767) toutes les forces d’Ayder-Ali-Khan, à cent quatre-vingt à deux cent mille hommes environ, dont vingt-cinq mille de Cavalerie ; mais comme il falloit garnir toutes les forteresses & laisser quelques troupes sur les frontières, l’armée qu’il faisoit marcher contre les Anglois, pouvoit être de cinquante à cinquante-cinq mille