Page:Maistre de La Tour - Histoire d'Ayder-Ali-Khan, 1783.djvu/342

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qui la défendent ; les troupes qui avoient escorté cette artillerie s’étoient mises ventre à terre, derrière des haies, des murailles & dans des fossés de jardin.

Il étoit environ deux heures de l’après-midi, lorsque cette artillerie commença à tirer. Pendant cette canonade, plus de dix mille hommes de troupes légères, & environ autant de volontaires[1] de toutes les troupes des deux armées, se répandirent dans la plaine, se réfugiant dans les jardins & dans les maisons qui étoient abandonnées. Les Officiers Anglois qui n’avoient jamais rien vu de semblable, pensaient que tout ce monde qui arrivoit à la débandade &

  1. Lorsqu’on donne des assauts ou des escalades dans les armées Indiennes, il est permis à tous ceux qui ne sont point des Corps commandés, d’aller se faire tuer, en essayant de pénétrer dans la place attaquée, pour avoir part au butin ; aussi les Volontaires ne manquent pas ; & il n’y a point de Corps, soit Cavalerie, soit Infanterie, qui n’en fournisse un grand nombre ; quantité de Hussards & Dragons s’y fourent aussi, quoiqu’ils eussent trois louis ou trente roupies de paye par mois, dans l’espérance de piller les malheureux Sujets d’Ayder, qu’il se réservoit à indemniser.